Sortie officielle du nouvel album le 4 mars 2016
Quand il pose le pied sur le continent africain, il y a une quinzaine d’années, JB Moundele est encore Jean-Baptiste Dobiecki : un saxophoniste français tourné vers le jazz, initié aux rythmes afro par quelques pointures du milieu parisien et marqué par son expérience new-yorkaise pour ce “sens du partage, de la transmission”, sans esprit de compétition.
L’effet de ce premier séjour sur la terre africaine, à l’occasion d’un concert donné dans son pays par le vocaliste camerounais Gino Sitson, tient en un seul mot : une “révélation”, à laquelle le musicien fait référence à travers le titre de son nouvel album.
“Ça coïncidait avec ma vision de la vie. J’ai toujours eu un côté décalé par rapport à notre société : la consommation, le raisonnement intellectuel, explique-t-il aujourd’hui.
En Afrique, on vit avec intuition. On calcule beaucoup moins. Et dans la musique, ça me correspond.” À tel point qu’il se met alors à multiplier les voyages sur ce continent, sensible à cette “authenticité” qu’il y trouve, et à y tisser des liens qui ne tardent pas à se vérifier en musique.
Invité sur scène par les stars maliennes Salif Keita, Oumou Sangaré ou encore le Sénégalais Omar Pene, il est aussi sollicité par la formation congolaise Extra Musica, les Ivoiriens Ismaël Isaac, Soum Bill et bien sûr le reggaeman Tiken Jah Fakoly qu’il accompagne depuis 2002.
C’est d’ailleurs lorsque ce dernier est revenu jouer devant ses compatriotes en 2007 que JB a découvert Abidjan, devenue sa ville de prédilection. Le dynamisme musical qui y règne l’a séduit. Et il s’est aussitôt adapté au paysage local, prêt à dégainer son sax dans les nombreux clubs et studios. Les dix morceaux de ce troisième album ont en partie pris forme là-bas, en particulier Abidjan N’klo Wô qui n’est autre qu’une déclaration d’amour à la capitale (économique) ivoirienne.
Pour ce nouveau projet, quatre ans après son CD Fanka Bi Na aux couleurs du jazz mandingue, JB Moundele – un surnom qui lui a été donné à Kinshasa à partir de l’expression “moundele ndombi” signifiant “le Blanc noir” en lingala – a voulu partager sa vision des musiques urbaines africaines actuelles. Avec sa sensibilité jazz et une approche cette fois 100 % instrumentale, à laquelle ont été conviés quelques musiciens s’étant illustrés auprès de Mory Kanté, Tiken Jah Fakoly, Meiway ou DJ Arafat. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir “pensé comme un chanteur”, mettant en avant ses qualités mélodiques et amenant son jeu au saxophone vers le chant. Avec une impression de puissance maitrisée sur An Angel is Born, imaginé comme une mélodie mandingue, ou dans un registre plus tendre sur For My Love.
Alors que Ghana Vibes fait un clin d’œil au highlife, un style qui a su faire le lien entre le monde des traditions et celui de l’époque actuelle, Émeraude ou Révélation prennent résolument le parti de la modernité, tout en conservant leur originalité. Car avec JB Moundele, coupé-décalé n’est pas copié-collé !
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